Archives collectives

Un lien que j’ai découvert d’abord car son fonctionnement est très proche d’un projet que je cherche à réaliser (grr) mais qui marche très bien je trouve…!
Le feuillage des arbres se compose de messages laissés par des visiteurs chaque jour. En activant cette adresse, vous tombez sur la relecture (historique) de l’activité de la journée et un lien en bas permet de consulter les archives des jours précédents : un panel d’arbres de messages…

arbres.jpg

https://www.ecotonoha.com/ecotonoha.html


ryoji ikeda.dataplex

Trois ans après la parution de Op. – album dans la lignée des travaux de Morton Feldman - Ryoji Ikeda revient vers la galaxie électronique mais dans une direction oblique, marquant un nouveau pas en avant par rapport à ses précédents travaux sur les fréquences extrêmes que sont + /- ou 0°C. Au premier abord, Dataplex pourrait passer pour un album de genre, celui d’une techno minimale et cérébrale, reflétant ainsi la philosophie du label Raster-Noton et se rapprochant fortement de l’univers de Carsten Nicolai (aka Noto) et de celui de Cyclo, duo au sein duquel Ikeda collabore avec ce dernier. Si ce nouvel album reprend certaines caractéristiques déjà présentes sur des travaux précédents, à savoir notamment une perception évolutive, changeante en fonction de la position et du (dé)placement de l’auditeur par rapport à la source – technique déjà utilisée sur l’album Matrix – Dataplex joue au maximum sur l’effet stéréophonique. Dans cet espace sonore à la dynamique stupéfiante, graves et medium dominent pour créer une structure plastique et cristalline, à la fois souple et malléable à l’image de ces beats épileptiques et ces rythmiques syncopées, mais dont les contours gardent un tranchant net et acéré. De par le soin ultime apporté à chaque détail, le choix méticuleux et le positionnement chirurgical permettant de maximiser l’impact de chaque élément du spectre, un continuum digital se développe dans une structure fractale, conférant à l’ensemble une complexité d’autant plus fascinante qu’elle semble infinie.
Aymeric Lozet in Octopus

http://www.ryojiikeda.com


L’art aux frontières : art, communication et médiation culturelle

L’ouverture spatiale et temporelle du monde conduit à l’émergence de nouveaux territoires de l’œuvre d’art. Ainsi, l’accélération du temps débouche sur le paradoxe d’une volonté d’ancrage de certaines œuvres de l’art contemporain dans la longue durée du patrimoine, ou encore sur l’extension de l’art à des espaces territorialisés et/ou ubiquitaires qui ne relèvent pas de ses lieux institutionnels. Dans ce contexte, on assiste à une multiplication de nouveaux espaces ouverts à la médiation culturelle. Il conviendrait de voir dans ces développements une réponse, fût-elle fondée sur une médiation technique ubiquitaire, aux besoins de participation des individus et des communautés à la création des formes symboliques, dont les industries culturelles les avaient détachés.
Cependant, il semble bien que ce soit en posant la relation entre numérisation de l’art numérique et esthétisation de la communication, entre communication et communicabilité (sensus communis), que peut s’élaborer une nouvelle approche de la médiation culturelle.
Essayer d’identifier ainsi des espaces de rencontre entre esthétique et sciences de la communication permettrait d’approfondir la triple question de la création, de la réception, mais aussi de la transmission et de la conservation des œuvres d’art, dans le contexte d’une culture de la communication mondialisée.

Norbert Hillaire

Mots-clés : art numérique, science de la communication, esthétique, médiation culturelle, numérisation.

http://biblio-fr.info.unicaen.fr/bnum/jelec/Solaris/d07/7hillaire.html


Projets, envies

Copié/collé de ce que j’ai déjà… Remarquez la mise en abîme…!

IDÉES DE PROJETS, ENVIES

(24/01/2006)
L’arc m’avait d’abord intéressée par rapport à la question d’archivage de projets multimedia - intercatif, aléatoire. Et, ayant un peu oublié cette question en avançant dans mes projets, je suis amenée à me demander ce qui dans mon boulot, maintenant, peut s’en rapprocher, ou intégrer cette notion.
Je suis déjà fortement imprégnée des notions de mémoire, de trace
Du parcours, cheminement - de pensée, de vie, physique, interactif -, je développe petit à petit mon travail autour du passage, de la transition, de l’état “entre“.
Le passage est un entre-deux, un non-état qui paraît donc aussi difficilement archivable. Pourtant en parallèle ce que j’écris est bien une trace simple, figée, datée, consultable.

Du coup je perçois un peu deux tendances :
1/ Ancrer la captation de “l’entre” dans la problématique de l’archive
2/ Retourner le principe d’archives écrites vers un autre fonctionnement, plus ou moins inverse, contredisant son apparente régularité/stabilité

(22/01/2006)
Par rapport à mon travail actuel :

J’essaye de saisir un instant certainement irréel, virtuel, imaginaire, propre à ma conception de ce qu’il est : le passage d’un état à un autre, la dérive vers l’évasion, la rêverie, le décrochage.
Etre, puis être dans un “état second”
En figeant ou reconstituant cet instant, je tente le répertorier, de le définir. Recueil.
Ce pourrait être comme un journal de mes évasions, de l’instant où je disparais d’une réalité pour entrer dans une autre. (ticket, billet, pass…?)

Archivage en rapport au fait de garder une trace d’un passage.
L’archivage alors que l’état n’est pas défini mais en transition.
J’archive une échappée. Si l’instant est trop court j’archive avant, après, mais jamais la chose elle-même…

Ce qui m’intéresse avant la collection elle-même c’est LE moment de captation, LA chose fugitive que l’on compte garder

>> bug numérique entre deux trames ? passage d’une image à une autre
>> lecture en pause d’une courte séquence (effet d’aller-retour d’une image à une autre, saccade malgré la fluidité du temps pendant l’action elle-même)
>> série d’entre deux images, sans cesse en mouvement comme cette vision de “pause” en video
>> archiver une journée en l’encadrant de deux “archives”, deux images, et l’aller-retour de l’une à l’autre est le passage d’un état à un autre, donc de l’ensemble… ellipse (sous-entendu, raccourci dans l’expression de la pensée)
>> “l’infiniment court”…. l’infini m’encourt ; l’un fini, l’un court ; l’infini ment, court ; l’un fit ‘ni’, et l’autre….? J’y fis mon nid et restai là.

(24/01/2006)
Mes travaux sont des archives en soi : traces du passage d’un état à un autre, écrits/retranscriptions d’humeurs, de pensées.
Je focalise sur l’arrêt, la pause dans le temps où apparaît le décrochage. J’archive une temporalité rythmée par l’absence - absence de soi -

Comment regrouper ? faut-il regrouper ?
Montrer le flottement ?

(22/01/2006)
Se prendre en photo régulièrement et écrire l’état d’esprit du moment (même très rapidement)
> Association d’un image à une sensation
> Archivage au quotidien - trace du temps
> Archivage du sensible - journal - propre au temps, à l’instant
> Deux présences : physique et dite

Peut-être ne pas prendre de photo, simplement dire au réveil : J’ai faim, j’ai envie de faire pipi, je suis fatiguée, je suis de bonne humeur…?
> Affichage de l’information aléatoire, construction d’archives par l’assemblage aléatoire de mots

(24/01/2006)
Un blog qui générerait un court article (une phrase ?) aléatoirement tous les jours.
Le système pioche dans une banque de mots que j’ajoute au fur et à mesure, en écrivant moi-même des articles.
Les choses que j’écris sont traduites / retranscrites / re-visitées, publiées en “écriture automatique”.
L’écriture automatique est associée à la notion d’inconscient (surréalisme).
Ce semblant d’illogique est très lié à mon sens aux divagation que l’on peut avoir dans ce type d’états second -divagation, rêverie, réflexions au moment de s’endormir. Les idées s’associent, paraissent totalement pertinentes et impossible à composées autrement.
L’entre possède sa propre réalité, diffusée, moelleuse et révélatrice.

Ce que publie le blog, c’est une réalité parallèle, une interprétation de la perception première des choses. C’est une présentation d’archives (rapports écrits) établie sur une nouvelle logique / illogique.

Nous sommes irresponsables des bizarreries de notre cervelle. Nous ne pouvons que chasser l’immoral et l’illogique, mais non l’empêcher de venir.
[Jules Renard] Extrait de son Journal 1887-1892

(25/01/2006)
Rapport écrit de la présentation d’Hervé Abbadie de l’entre-deux le 24/01/06

L’entre-deux n’est pas un état, n’est pas statique
Il est un passage, un devenir

Il sépare et réunit deux extrêmes, converti l’un en l’autre.

C’est le temps de transformation entre deux états. Pas l’avant, pas l’après, mais ce qui ce passe entre deux instants plus ou moins stables.

G.Deleuze :
L’intéressant c’est le milieu…

W. Benjamin - Petite histoire de la photographie
l’”inconscient optique”
ossature, invisible

> Voir aussi le “devenir-conscient“(Bewusstwerden) de Moholy-Nagy

(8/02/2006)

J’archiverai bien des captures d’écran de mes archives sur mon ordinateur aussi…


Notions relatives à l’archivage

J’ai listé un certain nombre de termes relatis à la notion d’archivage au lancement de l’ARC puis essayé de voir quels sont ceux auxquels je souhaite m’attacher et les résonances que je trouve dans mon travail.
(Je copie donc ici une partie du topo que j’ai déjà fait les dernières fois en atelier)

Archivage
Action de recueillir, de classer et de conserver (des documents, etc) ; son résultat

Archives
(Remarque : n’existe qu’au pluriel !)
du lat archivum gr arkheion « ce qui est ancien »
Ensemble de documents relatifs à l’histoire d’une ville, d’une famille, etc., propres à une entreprise, une administration, etc.
Lieu où sont conservés de tels documents.
( >> archives dans le temps)

Mémoire(s)
Activité biologique et psychique qui permet de retenir des expériences antérieurement vécues
Aptitude à se souvenir
Souvenir que l’on garde de qqun, qqch ; ce qui reste à l’esprit des hommes.
Organe de l’ordinateur qui permet l’enregistrement, la conservation et la restitution des données

Souvenirs
Survivance, dans la mémoire, d’une sensation, d’une impression, d’une idée, d’un événement passé
Objet qui rappelle la mémoire de qqun ou d’un événement

Collection
Réunion d’objets choisis pour leur beauté, leur rareté, leur caractère curieux, leur valeur documentaire ou leur prix
Ensemble de personnes caractérisées par un trait particulier
Ensemble présentant une unité

Serie
Suite, succession, ensemble de choses de même nature ou présentant des caractères communs
>> identiques ou voisins et répétés
>> Catégorie, classification

Séquence
Suite ordonnée d’éléments, d’objets, d’opérations, de mots, etc.

Suite
Action de suivre, de poursuivre
Ordre, liaison logique entre des choses, des actes
Sans interruption
Ce qui vient après une chose déjà connue
ainsi de suite : de même en continuant
Série de choses rangées les unes à côté des autres
Ensemble d’objets de même nature

Données
Pile, entassement, garder
Trace

Ce qui m’intéresse dans ces notions :

La notion de temps sous-jacente
- temps nécessaire à la mémoire, à l’archivage
- le temps, producteur d’événement
- changement ou continuité dans le temps / le temps comme mesure

L’archivage recueille des objets figés dans leur instant
Ils peuvent, vieillir, se flétrir, se désagréger ou rester intacts. Ils SONT tels qu’ils ont été recueillis dans leur essence.
On ne fait qu’additionner à un archivage, rajouter.
Seul le temps permet de constituer l’archivage, mais le temps peut-il être archivé ?

(Un temps entre deux archives ? entre deux éléments qu’on ajoute à l’ensemble
>> ryhtme, régularité ? - combien de temps d’intervalle faut-il pour que les éléments soient perçus comme distincts les uns des autres dans l’archivage et non comme une séquence globale indissociable ?)

Les données sont des pièces alors hors du circuit temporel. Les placer dans une collection, ou les retenir, semble les rendre intemporels : leur temps (instant T) est inscrit en eux, mais ils restent alors dans le présent de l’archive.
>> Accumulation sur le même présent de différents temps